Pour tous publics à partir de 12 ans / durée 1 heure
« Hélène et Philippe habitent ensemble, mère et fils. Attachants l’un et l’autre. Attachés l’un à l’autre. Mais lui passe aussi son temps à se dégager d’elle. De la société. Du monde.
Dissident il l’est avec passivité. Il parle mais se délie des paroles qu’il prononce. Disons peut-être que chez lui il n’y a pas d’adhérence. Il va. Il va sans dire.
Elle n’est pas immobile, elle va et dit le discours des parents. Elle le dit avec hésitation, ardeur, délicatesse, discrétion. Apparemment ça ne mène pas à grand-chose. Ce qui se passe entre eux risque tout le temps d’être nul.
Pourtant on n’est pas loin, entre eux deux, de ce qu’on pourrait appeler une passion, une intelligence ».
Michel Vinaver
« C’est un véritable tour de force que réussit la compagnie Daru à travers sa nouvelle création Dissident, il va sans dire. Une lucarne sur la société contemporaine et la complexité relationnelle entre une mère et son fils.
Cette pièce de Michel Vinaver, mise en scène par Nicole Charpentier et Christian Chabaud, prend à la gorge et noue les tripes.
Le pari était plutôt audacieux : s’appuyer sur un texte conçu à l’origine pour des comédiens de chair et de sang et le marionnettiser, sans sacrifier sur l’autel de l’esthétisme et des limites techniques des pantins, la puissance des lignes de Vinaver.
La mise en scène, sobre et dépouillée, colle parfaitement à ce huis clos à la fois psychologique et sociologique.
La subtilité est là. Permettre aux spectateurs de se débarrasser des timbres de voix pour s’accrocher au caractère des deux personnages, à leur situation émotionnelle et leur état d’esprit.
Un chef-d’œuvre qui vient volontiers ébranler la réflexion et l’esprit critique d’un public actif plutôt que son simple regard.
Dissident, il va sans dire , entraîne le public dans la grisaille d’une cellule familiale éclatée où fils et mère s’arrachent l’un à l’autre tout en restant, pourtant, inséparables. La peur du chômage, l’abrutissement du travail à la chaîne, la drogue, la délinquance, le discours d’une mère lasse, résignée, paumée, le chamboulement de la société contemporaine, Dissident est bouleversant, cela va sans dire ».
Nicolas Pointu - Le Républicain
LA PAUVRETÉ EST UNE POSITION POLITIQUE
Tournant le dos à tout çà mais travaillant à partir du même matériau, la compagnie francilienne Daru, installée dans l’Essonne, fait un travail de marionnette assez sec et étrange, qui est bien intéressant.
Dissident, il va sans dire, texte de Michel Vinaver, met en scène une mère et son fils, au cours de douze petits morceaux, où affleurent la fragilité sociale du « ménage » et la complexité de cette relation. Le texte fonctionne sur des ellipses, le drame avance par petits bonds, par suggestions, les informations distillées tombent dans un goutte-à-goutte régulier.
Le travail scénique est lui-même très en retrait : le texte du fils et de la mère est dit par un seul comédien et son texte est enregistré ; n’a lieu, « au plateau », que la manipulation des mannequins, squelettiques et simplement articulés.
Les quelques effets autorisés n’en sont que plus visibles, un doigt pointé, une suspension de jambe au plafond. Il y a dans cette pauvreté et dans cette précision une fidélité au théâtre de chambre de Vinaver, quelque chose de beau et de réfléchi qui, dans l’appel en creux qu’il fait, en s’effaçant derrière le drame, laisse un goût amer et indéfini de longue durée. »
Diane Scott - Regards
Production Compagnie Daru-Thémpô
Texte de Michel Vinaver | Conception et mise en scène > Nicole Charpentier & Christian Chabaud | Direction du jeu > Nicole Charpentier | Interprétation > Christian Chabaud | Espace sonores > Philippe Angrand | Fabrication, régie & assistant jeu > Nicolas Charentin | Texte édité par > l’Arche éditeur
Daru-Thémpô est soutenu par la Région Île-de-France, le Ministère de la culture (DRAC Île-de-France), le secrétariat d’État chargé de la citoyenneté et de la ville, le Conseil Départemental de l’Essonne,
Cœur d'Essonne Agglomération, et la ville de Saint-Germain-lès-Arpajon,